Les tendances émergentes dans le développement des biosimilaires, comme le montre le réseau réglementaire de l’UE, pourraient améliorer l’accès des patients à un traitement
Une évaluation de l’expérience réglementaire des biosimilaires dans l’UE depuis 2005 fournit des observations intéressantes concernant l’environnement en évolution de ces produits médicaux biotechnologiques.
Le cadre réglementaire de l’UE concernant les demandes d’autorisation de mise sur le marché (AMM) de biosimilaires repose sur des lignes directrices, en grande partie émises par l’EMA, qui complètent les directives juridiques de la Commission européenne. En 20 ans, ce cadre réglementaire a engendré une augmentation constante du nombre d’AMM de biosimilaires dans le domaine des maladies chroniques, débilitantes et potentiellement mortelles.
Les lignes directrices de l’EMA sont des « documents évolutifs » qui sont consécutivement revus et réédités au fil du temps. Il semble que l’on mette désormais moins l’accent sur les essais confirmatoires d’efficacité clinique et qu’on accepte davantage les preuves issues d’essais physicochimiques de similarité, ce qui suggère que les connaissances et l’expérience accumulées sur les biosimilaires ont progressivement atténué l’exigence de la collecte de données jugées inutilement répétitives. On a constaté une confiance accrue dans les preuves provenant de données non cliniques in vivo et dans l’utilisation de marqueurs pharmacodynamiques comme paramètres principaux d’efficacité clinique de substitution. Pour des produits très spécifiques tels que les biosimilaires du pegfilgrastim dont l’autorisation de mise sur le marché a été octroyée après 2018, aucun essai clinique de phase III n’a été requis – pour ces produits, la biosimilarité a été déterminée chez des volontaires sains d’après des valeurs du compte absolu de neutrophiles.
L’extrapolation des indications peut être accordée sur justification si le biosimilaire démontre des données comparables de similarité PK/PD, d’immunogénicité et d’innocuité. Certains biosimilaires bénéficient d’une extrapolation limitée des indications, par exemple en cas de doutes sur les effets bénéfiques. Ces biosimilaires pourront être agréés sous réserve d’un suivi complémentaire dans le plan de gestion des risques sur le cycle de vie des produits.
EudraVigilance rapporte les effets indésirables associés à un biosimilaire pendant la phase de post-commercialisation et les compare à ceux observés sur son produit biologique princeps avant le lancement du biosimilaire. Sur 144 événements déclarés de manière disproportionnée, 18 n’étaient présents que dans la phase de pré-homologation, 84 dans les phases de pré- et de post-homologation, et 42 seulement dans la phase de post-homologation – dont 9 n’étaient pas prévus. L’analyse de causalité de « signaux » considérés comme suffisamment sérieux pour justifier une exploration plus approfondie n’a pas conduit à de nouveaux problèmes d’innocuité liés aux biosimilaires.
Suite à l’expérience réglementaire d’homologation des biosimilaires, les lignes directrices sont en cours de mise à jour. La rationalisation des programmes de développement n’a eu aucun effet notable sur la grande qualité, l’innocuité et l’efficacité des nouveaux biosimilaires homologués. Des voies d’approbation plus courtes dans le cadre de l’UE impliquent un accès plus rapide des patients aux médicaments.
Principaux éléments à retenir
Les documents du cadre réglementaire de l’EMA évoluent en permanence au fil du temps, offrant le processus le plus à jour pour l’homologation des biosimilaires. Au fil du temps, les voies d’homologation ont été simplifiées, impliquant ainsi un accès plus rapide des patients aux produits biosimilaires.