Compréhension du rôle joué par les études cliniques comparatives dans l’évaluation et l’approbation de biosimilaires
Tandis que des biosimilaires sont de plus en plus disponibles en oncologie, il est important que les cliniciens apprécient leur fonction de confirmation distincte des études cliniques comparatives dans le paradigme des biosimilaires.
Les produits biologiques jouent un rôle important dans la gestion clinique d’une gamme de maladies, notamment le cancer, et peuvent permettre de réaliser des économies et d’accroître l’accès des patients aux produits biologiques. Malgré l’introduction de plusieurs biosimilaires thérapeutiques, notamment des anticorps monoclonaux (mAbs), de nombreux oncologues en Europe et aux États-Unis se sentent encore mal à l’aise ou manquent de connaissances sur leur cadre d’approbation réglementaire et leur utilisation.
La FDA définit un biosimilaire comme « très similaire au produit biologique de référence sans différences cliniquement significatives en matière d’innocuité, de pureté et de pouvoir ». Le développement d’un biosimilaire nécessite un exercice de caractérisation hiérarchique par étapes afin de démontrer la comparabilité structurelle et fonctionnelle avec le princeps et un essai clinique comparatif afin d’écarter toute différence. Cet exercice peut diverger dans la conception de l’étude et le choix des paramètres principaux de ceux des essais de phase III traditionnels, car le but est de vérifier l’équivalence clinique ou la biosimilarité entre les produits. Par exemple, les études sur le cancer peuvent inclure la survie sans progression et la survie globale comme paramètres principaux d’efficacité, tandis que les biosimilaires peuvent avoir des paramètres à court terme, tels que le taux global de réponse, qui seraient considérés comme appropriés pour exposer toute différence liée au produit. La détermination de la biosimilarité repose sur l’ensemble des preuves à tous les stades de développement.
D’un point de vue scientifique, économique et éthique, les biosimilaires ne doivent pas chercher à reproduire les données acquises pour le produit princeps dans toutes ses indications, mais l’approbation peut être « extrapolée » à celles-ci d’après une démonstration avérée de la biosimilarité dans un scénario clinique, en cas de justification appropriée. À titre d’exemple, cinq biosimilaires du trastuzumab ont été approuvés en Europe et aux États-Unis. Au cours de la phase de développement, ces cinq biosimilaires ont chacun été soumis à une évaluation pharmacocinétique comparative chez des volontaires sains, puis ont été cliniquement comparés au trastuzumab princeps chez des patientes atteintes d’un cancer du sein HER2 positif. Toutefois, les cinq études cliniques comparatives ont été menées auprès de différentes populations de patientes – trois essais incluaient des patientes atteintes de cancer du sein précoce comme thérapies néoadjuvantes et adjuvantes, tandis que deux des études évaluaient le traitement de première intention contre le cancer du sein métastatique. Ces conceptions d’essais ont toutes été acceptées par la FDA et l’EMA comme étant suffisamment sensibles pour évaluer la similarité, confirmant qu’il n’y avait aucune différence cliniquement significative entre les biosimilaires proposés et le trastuzumab.
Ainsi, les essais cliniques comparatifs demeurent un élément central du développement de biosimilaires.
Principaux éléments à retenir
Les essais cliniques pour les biosimilaires n’ont pas besoin de montrer un bénéfice clinique contre une maladie, mais doivent plutôt montrer l’équivalence clinique (biosimilarité) avec le princeps. La détermination de la biosimilarité repose sur l’ensemble des preuves issues de tous les stades de développement et l’extrapolation des indications peut être justifiée à partir de résultats démontrant l’équivalence clinique dans un scénario du même genre.